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La représentation de la conscience dans la bande dessinée contemporaine

Thèse par Anne - Grand
Sous la direction de Garric, Henri
doctorat en Littérature comparéeen cours depuis 2018- Bourgogne Franche-Comté

Depuis une vingtaine d’années, un certain nombre d’œuvres de bande dessinée font de la conscience, de la « psychologie », non plus simplement une dimension davantage approfondie ou développée qu’auparavant, mais un élément central d’un point de vue à la fois esthétique et thématique. Le renouveau éditorial mondial de la bande dessinée, et en particulier l’émergence de la catégorie éditoriale discutée du « roman graphique », s’accompagne de transformations thématiques, esthétiques et formelles dont font partie l’importance, le soin et la valeur accordés à la représentation de l’intériorité, des émotions, des pensées, de la perception - de tout ce qui entre dans le champ de la conscience. Ce phénomène va de pair avec une mutation des moyens de représenter cette conscience et avec des formes d’innovation, voire d’expérimentation, dans les codes et les moyens convoqués. Cette thèse a ainsi pour but de consacrer un travail long aux problématiques esquissées par les travaux récents sur la bande dessinée, en s’inscrivant dans la continuité de travaux de narratologie sur la représentation de la conscience (à partir de l’ouvrage essentiel de Dorrit Cohn, Transparent Minds), et dans celle des études transmédiales, dont l’approche s’intéresse aux effets spécifiques de chaque médium sur « le type de contenu qui peut être évoqué, la façon dont ces contenus sont présentés, et sur l’expérience que l’on en fait » (Werner Wolf, 2011). L’approche transmédiale implique à cet égard une révision importante des outils traditionnels de la théorie narrative. Ce travail de thèse souhaite ainsi évaluer la pertinence empirique des différents outils et propositions théoriques pour l’interprétation des œuvres, en particulier celle de concepts narratologiques centraux pour étudier la représentation de la conscience (niveaux narratifs, instance narrative, focalisation, notion de personnage, catégories de discours), dont le référentiel est initialement verbal et littéraire. Pour autant, cette thèse cherche à décaler une approche exclusivement narratologique de la représentation de la conscience en s’intéressant aux manifestations qui débordent le cadre narratif d’une part, et en mettant au premier plan le travail d’interprétation et de contextualisation de ce phénomène dans la bande dessinée contemporaine d’autre part. Dans ce but, le corpus retenu permettra de comparer plusieurs domaines linguistiques, éditoriaux et culturels, en particulier un domaine américain anglophone d’un côté, et un domaine européen principalement francophone, secondairement anglophone, italophone et hispanophone de l’autre. En mettant en regard des récits de fiction et des œuvres de non-fiction, pour la plupart autobiographiques, le corpus offre de surcroît la possibilité d’une mise en perspective générique, à côté de travaux qui ont balisé l’émergence de la bande dessinée autobiographique d’une part, et d’approches de la représentation de la conscience largement ancrées dans le récit de fiction. Le corpus étudié est principalement composé d’oeuvres publiées au cours des vingt-cinq dernières années, et pour la plupart assimilées à la catégorie éditoriale du roman graphique. Les oeuvres retenues se distinguent par leur choix de faire de la représentation de la conscience, sous différents aspects, un objet d’investigation ou d’expérimentation. Il s’agira donc de dégager ce que recouvre l’idée de représentation de l’intériorité en termes de valeur esthétique et littéraire, afin de caractériser plus finement un parti pris esthétique marqué dans la bande dessinée contemporaine récente. - voir sur theses.fr

mots-clés : Représentation de la conscience ; Bande dessinée ; Études transmédiales

Depuis une vingtaine d’années, un certain nombre d’œuvres de bande dessinée font de la conscience, de la « psychologie », non plus simplement une dimension davantage approfondie ou développée qu'auparavant, mais un élément central d'un point de vue à la fois esthétique et thématique. Le renouveau éditorial mondial de la bande dessinée, et en particulier l'émergence de la catégorie éditoriale discutée du « roman graphique », s'accompagne de transformations thématiques, esthétiques et formelles dont font partie l'importance, le soin et la valeur accordés à la représentation de l'intériorité, des émotions, des pensées, de la perception - de tout ce qui entre dans le champ de la conscience. Ce phénomène va de pair avec une mutation des moyens de représenter cette conscience et avec des formes d'innovation, voire d'expérimentation, dans les codes et les moyens convoqués. Cette thèse a ainsi pour but de consacrer un travail long aux problématiques esquissées par les travaux récents sur la bande dessinée, en s’inscrivant dans la continuité de travaux de narratologie sur la représentation de la conscience (à partir de l’ouvrage essentiel de Dorrit Cohn, Transparent Minds), et dans celle des études transmédiales, dont l’approche s’intéresse aux effets spécifiques de chaque médium sur « le type de contenu qui peut être évoqué, la façon dont ces contenus sont présentés, et sur l'expérience que l'on en fait » (Werner Wolf, 2011). L’approche transmédiale implique à cet égard une révision importante des outils traditionnels de la théorie narrative. Ce travail de thèse souhaite ainsi évaluer la pertinence empirique des différents outils et propositions théoriques pour l'interprétation des œuvres, en particulier celle de concepts narratologiques centraux pour étudier la représentation de la conscience (niveaux narratifs, instance narrative, focalisation, notion de personnage, catégories de discours), dont le référentiel est initialement verbal et littéraire. Pour autant, cette thèse cherche à décaler une approche exclusivement narratologique de la représentation de la conscience en s’intéressant aux manifestations qui débordent le cadre narratif d’une part, et en mettant au premier plan le travail d'interprétation et de contextualisation de ce phénomène dans la bande dessinée contemporaine d’autre part. Dans ce but, le corpus retenu permettra de comparer plusieurs domaines linguistiques, éditoriaux et culturels, en particulier un domaine américain anglophone d’un côté, et un domaine européen principalement francophone, secondairement anglophone, italophone et hispanophone de l’autre. En mettant en regard des récits de fiction et des œuvres de non-fiction, pour la plupart autobiographiques, le corpus offre de surcroît la possibilité d’une mise en perspective générique, à côté de travaux qui ont balisé l’émergence de la bande dessinée autobiographique d’une part, et d’approches de la représentation de la conscience largement ancrées dans le récit de fiction. Le corpus étudié est principalement composé d’oeuvres publiées au cours des vingt-cinq dernières années, et pour la plupart assimilées à la catégorie éditoriale du roman graphique. Les oeuvres retenues se distinguent par leur choix de faire de la représentation de la conscience, sous différents aspects, un objet d'investigation ou d'expérimentation. Il s’agira donc de dégager ce que recouvre l'idée de représentation de l'intériorité en termes de valeur esthétique et littéraire, afin de caractériser plus finement un parti pris esthétique marqué dans la bande dessinée contemporaine récente.