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Les récits mémoriels historiques : mémoire individuelle et mémoire collective du XXe siècle en bande dessinée

Thèse par Isabelle - Delorme
Sous la direction de Bertrand-Dorléac, Laurence
thèse de doctorat2016- Institut d'études politiques- Histoire
Paris- France

Un nouveau genre est apparu en bande dessinée, le récit mémoriel historique. Il retrace la mémoire d’un individu, celle de l’auteur (Marjane Satrapi- Persepolis ) ou de l’un de ses proches (Art Spiegelman- Maus ), au sein d’un événement historique majeur des XX e et XXI e siècles. Cette création artistique, en mots et en images, repose sur la nécessité de transmettre un passé le plus souvent familial. Le caractère intime et personnel de ce type d’album induit qu’un récit mémoriel historique est, sauf exception, l’oeuvre d’un unique auteur, qui en réalise le scénario, le dessin et éventuellement, la mise en couleur. L’engagement moral de ne pas trahir la mémoire invoquée conduit ce dernier à mener d’importantes recherches documentaires et à restituer, le plus objectivement possible, les faits, personnels et historiques. Le récit mémoriel historique en bande dessinée est l’expression d’une mémoire individuelle, représentative de la mémoire collective. L’apparition de ce nouveau genre est à mettre en relation avec l’intérêt croissant porté à la mémoire depuis la fin du XX e siècle. Il est, en quelque sorte, un marqueur visuel et narratif de l’« activisme mémoriel » mis en lumière par Henri Rousso. Il crée une mémoire imagée, laquelle est une mémoire traumatique où l’image est prédominante ; cette dernière, dessinée voire photographique, interagit avec le texte et impressionne durablement. Ces albums sont critiques, fidèles aux évènements et conformes à l’historiographie. Leur publication influence l’image que nous nous faisons des faits historiques. Maus , seul album au monde à avoir reçu un prix Pulitzer (1992) a ainsi contribué à un profond changement du regard porté sur la Shoah. - voir sur theses.fr

mots-clés : mémoire ; historique (genre)

Un nouveau genre est apparu en bande dessinée, le récit mémoriel historique. Il retrace la mémoire d’un individu, celle de l’auteur (Marjane Satrapi- Persepolis ) ou de l’un de ses proches (Art Spiegelman- Maus ), au sein d’un événement historique majeur des XX e et XXI e siècles. Cette création artistique, en mots et en images, repose sur la nécessité de transmettre un passé le plus souvent familial. Le caractère intime et personnel de ce type d’album induit qu’un récit mémoriel historique est, sauf exception, l’oeuvre d’un unique auteur, qui en réalise le scénario, le dessin et éventuellement, la mise en couleur. L’engagement moral de ne pas trahir la mémoire invoquée conduit ce dernier à mener d’importantes recherches documentaires et à restituer, le plus objectivement possible, les faits, personnels et historiques. Le récit mémoriel historique en bande dessinée est l’expression d’une mémoire individuelle, représentative de la mémoire collective. L’apparition de ce nouveau genre est à mettre en relation avec l’intérêt croissant porté à la mémoire depuis la fin du XX e siècle. Il est, en quelque sorte, un marqueur visuel et narratif de l’« activisme mémoriel » mis en lumière par Henri Rousso. Il crée une mémoire imagée, laquelle est une mémoire traumatique où l’image est prédominante ; cette dernière, dessinée voire photographique, interagit avec le texte et impressionne durablement. Ces albums sont critiques, fidèles aux évènements et conformes à l’historiographie. Leur publication influence l’image que nous nous faisons des faits historiques. Maus , seul album au monde à avoir reçu un prix Pulitzer (1992) a ainsi contribué à un profond changement du regard porté sur la Shoah.