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alberto breccia, l’auteur révélateur.

Claire Latxague et Pablo Turnes

[juin 2013]

À partir de 1974, Alberto Breccia entame une série d’adaptations en bande dessinée de classiques de la littérature d’épouvante, dont celle du conte d’Edgar Allan Poe, « Le Cœur révélateur ».

Cette adaptation est parue pour la première fois en 1975 dans la revue italienne Alter Linus [1]. Depuis les années 1960, de nombreux auteurs de bande dessinée argentins avaient commencé à travailler pour des maisons d’édition européennes. C’est précisément en tant qu’auteurs latino-américains diffusés à l’étranger qu’ils pouvaient transmettre leur interprétation de la réalité locale, alors que, dans leur propre pays, leurs créations ne trouvaient pas d’espace de publication.
Depuis ses premières expérimentations avec Sherlock Time et Mort Cinder, jusqu’à sa tentative de réécriture de L’Éternaute, Breccia était déjà conscient de la relation problématique entre politique, médias de masse et expérimentation artistique. Grâce à sa collaboration à la revue Linus, qui se présentait comme un espace ouvert aux séries expérimentales depuis la décennie précédente, il entame un travail de mise à l’épreuve de la construction du récit de bande dessinée à partir de transpositions d’œuvres littéraires. Pour ce faire, il emploie des ressources plastiques novatrices pour son médium, parmi lesquelles se démarque son usage de la répétition (ou réitération) des mêmes images. Ainsi, bien que le choix d’adapter des œuvres littéraires ait pu viser, dans une certaine mesure, à légitimer sa propre création, force est de constater que le travail que réalise Breccia avec « Le Cœur révélateur » permet non seulement de mettre en valeur les potentialités spécifiques du langage de la bande dessinée, mais également d’intervenir sur la construction du sens de l’œuvre adaptée. Celle-ci est présentée au lecteur à travers une nouvelle clé d’interprétation. Il lui est proposé tout à la fois une nouvelle lecture d’un classique de la littérature d’épouvante et une expérience nouvelle avec le médium bande dessinée.

les palpitations de la forme

En choisissant d’adapter le conte de Poe, Breccia met en évidence la prégnance de l’œuvre d’un auteur nord-américain du XIXe siècle dans la culture argentine, tout en marquant ce récit de sa propre empreinte. Il y a deux constantes clé dans le cycle Breccia/Poe : d’une part, la schématisation en tant que mécanisme formel de la narration – en combinant texte, couleur et répétition – et, de l’autre, le contenu politique. « Le Cœur révélateur » est le seul récit de ce cycle réalisé en noir et blanc, ce qui n’est pas sans évoquer la technique xylographique chère aux artistes engagés, tels Frans Masereel ou encore les Artistes du Peuple [2]. Lors de leur entretien du 30 janvier 1992, Breccia expliquait à Latino Imparato les raisons qui l’ont poussé à réaliser cette histoire en poussant la schématisation à l’extrême :
« Un jour j’allai au théâtre, pour voir une pièce de Miller, c’était La Mort d’un commis voyageur. Le metteur en scène était très méticuleux, surtout dans la reproduction du décor. […] J’étais tellement occupé à regarder l’énorme quantité de détails que le metteur en scène avait inséré dans le décor que, à la fin, je ne me souvenais plus de ce qui s’était passé. J’étais incapable de me souvenir d’une seule phrase prononcée par les acteurs. Ce type m’avait arnaqué : ce décor d’une précision extrême avait avalé les personnages.
Alors je changeai d’avis une nouvelle fois et je décidais d’éliminer tout décor de mon histoire. Le décor ne devait être constitué que par le noir et le blanc, tout simplement. Je gardai seulement les personnages : l’assassin, la victime et la justice [3]. »

Cette adaptation met en place un dispositif narratif qui, loin de chercher à s’effacer pour restituer l’œuvre originale de la façon la plus fidèle [4], devient protagoniste de cette recréation. Pour reprendre la distinction établie par Vittoria Borsò, Breccia réalise un travail sur la forme qui fait du médium non pas une « fenêtre transparente » mais une entité qui impose son altérité [5]. On touche ici à ce qu’André Gaudreault et Philippe Marion, dans leur théorie de la médiatique narrative, appellent la résistance et l’opacité du médium qui « peuvent être aussi sources de création et offrir à la fabula de passionnantes opportunités de syuzhétisation [6] » lors de son passage d’un média à un autre. Cela signifie que, lors de la transposition d’une œuvre de fiction, l’histoire qu’elle raconte peut être modifiée par la structure et la mise en récit propres au média qui va l’accueillir. La réécriture du conte de Poe par Breccia révèle les éléments structurels déjà présents dans l’œuvre littéraire et, ce faisant, les rend tellement omniprésents qu’ils agissent sur la mise en récit pour introduire une lecture politique de l’histoire.

Le découpage de ce récit consiste en la combinaison d’un nombre de vignettes limité, selon une dynamique de répétition et de variation – de cadrage, d’ombre et de lumière. La grille presque immuable de neuf puis de douze cases, l’alternance du noir et du blanc ainsi que l’absence quasi totale de décor et d’éléments de contexte produisent un tel dépouillement que la cadence imprégnant le récit se trouve exposée de façon radicale. À la rigueur du quadrillage s’ajoute l’exacerbation de l’usage de la répétition, qui insuffle une force nouvelle à chacune des vignettes. Celles-ci fonctionnent de façon autonome, puisque les variations de cadrage et d’équilibre noir/blanc font qu’elles ne se répètent pas à l’identique [Fig. 1]. Mais leur puissance tient à leur mise en réseau, faisant de ce récit en onze planches un des exemples les plus frappants d’enrichissement sémantique par le tressage [7].

Mais quelle est cette grille où s’entrelacent les cases, où le lecteur sans cesse bute contre les mêmes images alors que progresse sa lecture ? Quel est ce labyrinthe où chaque chemin semble aboutir à une impasse ? Qu’est-ce que le choix de cette mise en page révèle de l’œuvre de Poe ? Nous avançons l’hypothèse que la lecture de cette adaptation du « Cœur révélateur » gagne à être éclairée par le motif borgésien de la grille, à la fois cadre de création et grille d’interprétation :
« La verja […] est aussi, et surtout, ce qui, découpant le réel, permet le mieux d’entreprendre de le dire. « De l’autre côté de la grille », l’observateur, le narrateur peut à loisir contempler le monde, rêver de le pénétrer et s’essayer à le déchiffrer : la grille est aussi, et surtout, grille de décodage ; elle est l’emblème d’un sémiologue brûlant de prudence et de minutie. Par quoi s’explique peut-être l’omniprésence dans cette œuvre des fenêtres, balcons, portails, porches, mais aussi échiquiers, rectangles, losanges, paravents et autres miroirs qui sont autant de moyens d’imposer un cadre à la réalité, ou d’en suggérer le dessin. Plus encore que la traversée du miroir, l’écriture borgésienne pratique l’encadrement et le quadrillage du monde [8]. »

À la suite du grand « réécrivain [9] » qu’il n’a eu de cesse d’admirer, Breccia accorde une place de choix au travail de réécriture d’œuvres littéraires, comme il l’expliquait à Latino Imparato :
« Chaque nouvelle, chaque récit, a son ambiance propre. Mon problème fondamental consiste à essayer de rendre le plus possible cette ambiance pour permettre au lecteur de la saisir de la façon la plus complète possible. Je suis donc obligé de changer chaque fois mes instruments et ma façon d’interpréter le texte. Par exemple, je ne peux pas illustrer Le Cœur révélateur de la même façon que William Wilson ou Mister Valdemar ; ce sont des œuvres différentes entre elles, avec des atmosphères différentes [10]. »

Sa réécriture du « Cœur révélateur » met en évidence la structure narrative du conte de Poe, également très dépouillée et fondée sur l’articulation de quelques éléments : l’hyperacuité sensorielle – notamment auditive – du narrateur, qui semble déclencher sa folie ; l’obsession pour l’œil du vieil homme ; le rituel d’observation de ce dernier, pendant son sommeil, par le narrateur, jusqu’au passage à l’acte. En adaptant ce texte à la bande dessinée, Breccia met l’accent sur ces éléments qui forment le squelette du récit d’un crime sans mobile. Les sept premières planches sont dominées par l’alternance des représentations de l’œil du vieil homme et de la tête du narrateur dans l’embrasure de la porte de la chambre, de sorte qu’elles reprennent la durée de l’affût mis en place par le narrateur, sept jours durant, dans un rythme répétitif déjà présent dans le texte d’origine : « And this I did for seven long nights – every night just at midnight [11] ». Breccia parvient donc à traduire par la forme à la fois la temporalité du récit, le rythme de la narration et le style de Poe [Fig. 2].

La sixième planche [Fig. 3], qui est la seule à présenter une composition symétrique, est celle où le dessinateur introduit l’onomatopée « Tump » pour représenter le battement de cœur qui pousse le narrateur au crime. Ici encore, le choix d’une onomatopée dont la typographie stylisée en fait à la fois un élément décoratif et un pictogramme, reprend à la lettre une phrase du texte d’origine qui contenait déjà le potentiel graphique que Breccia a su déployer : « Meantime the hellish tattoo of the heart increased [12] ». Avec cette phrase s’entremêlent temps, variation de taille et représentation imagée d’un son, c’est-à-dire les trois facteurs à l’œuvre dans les planches de Breccia. Le choix du mot « tattoo » par le narrateur est encore un moyen de prouver par le langage son hyperacuité sensorielle, jusqu’à la synesthésie. Le dessinateur, en reprenant cette palpitation sous une forme graphique marquée, apparaît, pour sa part, comme un décrypteur sagace du fameux « inventeur de cauchemars [13] ».

Ainsi, Breccia expose au lecteur sa propre lecture du conte et lui fait voir et entendre les coups de plume de Poe, comme s’il avait pris pour programme d’écriture les propos du narrateur lorsqu’il annonce sa manœuvre : « But you should have seen me. You should have seen how wisely I proceeded – with what caution – with what foresight – with what dissimulation I went to work ! [14] ». Le dessinateur permet précisément au lecteur d’assister à tout le processus, non seulement par sa figuration, mais encore grâce au rythme qu’il imprime au récit. La mise en page accélère et ralentit le rythme de la narration à travers le jeu d’alternance des vignettes à la fois semblables et différentes. Il produit une forme de staccato qui souligne les effets d’opposition entre le narrateur et sa victime [Fig. 4], d’abord, puis entre ce premier et les trois agents qui font irruption à la dixième planche [Fig. 6].

Le lecteur expérimente une sensation stroboscopique qui s’accélère au fil des pages, à mesure que le blanc gagne du terrain sur le noir ainsi qu’à travers le passage des planches de neuf à douze vignettes. Ses sens, comme ceux du narrateur, sont donc mis à l’épreuve. Il se retrouve face à une sorte d’échiquier, autre avatar de la grille borgésienne, qui nous renvoie à la lutte entre la vie et la mort, entre l’ombre et la lumière [15]. L’absence de régularité stricte dans les séquences de vignettes rapproche le mouvement de la lecture de celui que feraient les pièces d’un jeu d’échecs, chacune ayant sa propre logique de progression. Chaque séquence est ainsi interrompue par une vignette ou une autre séquence qui donne une nouvelle impulsion à la lecture et la fait progresser comme dans un échange de coups de jeu. La lutte qui sous-tend ces premières planches est celle du mouvement et de la pétrification – vignettes statiques mais mouvantes dans leur enchaînement –, une palpitation graphique qui annonce déjà l’apparition de l’onomatopée et, par conséquent, la chute de l’histoire. À l’opposition binaire du noir et du blanc vient s’ajouter la représentation d’un son qui superpose un rythme supplémentaire au récit, qui traduit l’alternance des valeurs, le silence et le bruit. Ainsi, de même que dans le récit le battement de cœur finit par dévoiler le crime, sa représentation graphique est à lire comme la révélation volontairement affichée de l’interprétation que fait Breccia de cette œuvre.

« First of all I dismembered the corpse », explique le narrateur avant de cacher le cadavre du vieil homme sous le plancher. Breccia n’a-t-il pas lui aussi démembré le texte d’origine comme un anatomiste pour mieux en exposer le fonctionnement ? La huitième case de la huitième planche [Fig. 5] peut être lue comme une mise en abyme de ce procédé de réécriture. Entre les lattes du plancher, sorte de damier où s’ouvrirait une fenêtre, apparaît le corps gisant du vieil homme, comme s’il incarnait le conte que Breccia refait vivre et palpiter en proposant cette réécriture. Il est d’ailleurs bien entier, la dissémination de ses morceaux s’étant déjà accomplie dans le découpage du récit : la case dans laquelle Breccia opère une intervention sur le récit d’origine est celle où se trouve précisément le chiffre de son interprétation. La représentation de ce corps se prête d’autant plus à une lecture métanarrative qu’elle occupe un lieu privilégié dans la planche, à savoir le même site [16] que la case de la planche précédente où apparaissait, pour la première fois, l’onomatopée sur la poitrine du vieil homme [Fig. 2].

révéler le politique

L’adaptation de ce conte, à mi-chemin entre l’épouvante et le polar, introduit une dimension politique absente dans le texte d’origine, que l’on peut décoder à partir de la connaissance du contexte politique argentin des années 1970. Le retour de Juan Domingo Perón en Argentine le 20 juin 1973, après dix-huit ans d’exil, est pressenti comme la possibilité d’une stabilisation de la situation politico-institutionnelle argentine, affligée par un processus de radicalisation idéologique. Or, dès son arrivée, le vieux leader approuve les groupes de la droite péroniste prêts à anéantir toute opposition de gauche. Perón décède le 1er juillet 1974 alors que s’est déjà formée, sous le commandement de José López Rega (Ministre du Bien-Être social), l’organisation connue sous le nom de Triple A (Alliance Anticommuniste Argentine). C’est alors qu’est mis en place, avant même le coup d’État du 24 mars 1976, l’appareil de terrorisme politique qui passe par la systématisation de la torture, de l’assassinat et de la disparition de ceux que l’on appelait les « éléments subversifs ».

Dans « Le Cœur révélateur », à l’issue de la lecture hallucinatoire des huit premières planches, la mécanique de répétition formelle contamine la représentation des personnages eux-mêmes avec l’apparition, sur les trois dernières planches, de trois personnages identiques [Fig. 6].

Cette interprétation graphique des trois agents présents dans le conte d’origine introduit une sensation troublante et donne une nouvelle orientation au récit. Comment ne pas voir dans l’apparition de ces trois représentants de la justice, après l’enterrement du vieil homme, une évocation des grupos de tareas de la Triple A qui étaient chargés des opérations de séquestration ? Ce trio personnifie, tout en lui donnant une dimension politique, la tension entre singularité et répétition à l’œuvre dans toute la narration. En dessinant ces personnages à l’identique, Breccia souligne leur fonctionnement en tant qu’entité au sein du récit. Lunettes noires, calvitie et costume conventionnel en font les sbires d’une forme de bureaucratie effrayante, les pions en première ligne d’une armée secrète, qui a mis au point une technique efficace pour faire avouer son crime au narrateur lors d’un interrogatoire d’autant plus terrifiant qu’il se passe de paroles. Quant au cadavre du vieil homme, son cœur se fait entendre depuis les sous-sols de la conscience de l’assassin, comme si, une fois Perón enterré, les échos de sa dernière trahison laissaient une empreinte indélébile sur la société argentine [Fig. 7]. Ainsi, le choix fait par Breccia dans la mise en forme de ce récit en onze planches semble mettre également à nu les mécanismes du terrorisme d’État.

En poussant à l’extrême la redondance iconique [17] en tant que qualité constitutive de la bande dessinée, Breccia parvient non seulement à utiliser les conventions du médium au profit d’une exégèse littéraire mais également à proposer au lecteur une transposition politique du conte de Poe. Jan Baetens a déjà étudié l’œuvre la plus explicitement engagée du dessinateur, Che – réalisée en collaboration avec son fils, Enrique Breccia, d’après un scénario d’Héctor Germán Oesterheld –, en démontrant que, au-delà de sa dimension hagiographique, c’est dans la mise en évidence de ses caractéristiques formelles que se trouvaient les véritables enjeux politiques :
« La minutieuse et patiente étude de l’univers métareprésentatif permet ainsi de combattre, par l’acuité du regard mieux instruit, les dangers d’une réception trop passive, dont les effets antidémocratiques ont déjà été examinés [18]. »
Nous pouvons avancer que « Le Cœur révélateur » contient déjà cette recherche sur la forme comme un moyen de susciter une lecture active et idéologique. Adapter une œuvre littéraire est, en soi, une invitation à la relecture d’un texte sous un nouvel éclairage, avec un programme de lecture différent. Le lecteur peut apprécier les écarts et les choix narratifs que l’auteur introduit dans son interprétation de l’œuvre d’origine. C’est déjà lui mettre la puce à l’oreille pour qu’il cherche l’histoire souterraine que l’on veut lui raconter, le nouveau programme de lecture qu’on lui propose. En superposant sa propre grille au récit, en le réduisant à un nombre limité de vignettes articulées les unes aux autres, comme un jeu de cartes aux combinaisons infinies, Breccia accomplit un acte politique.

Claire Latxague et Pablo Turnes

[1] « Le Cœur révélateur » paraît dans le No.9 de septembre 1975. C’est la première d’une série d’adaptations d’œuvres de Poe (Boston, 1809 – Baltimore, 1849) parmi lesquelles l’on compte également « William Wilson » (paru dans El Péndulo No.2, octobre 1979), « Le Chat noir » et « Le Masque de la Mort rouge » (parus dans Quattro Incubi, Editiemme, en décembre 1985) ainsi que « La Vérité sur le cas de M. Valdemar » (paru, dans sa première version, dans Alter Alter, en avril 1982 puis en 1995 pour l’édition française de Vertige Graphic, Le Cœur révélateur et autres histoires extraordinaires d’Edgar Poe).

[2] Groupe d’artistes fondé au milieu des années 1910 à Buenos Aires et actif jusque dans les années 1930 auquel appartenaient José Arato, Adolfo Bellocq, Guillermo Facio Hebequer, Agustín Riganelli et Abraham Vigo. Influencés par les questionnements socialistes et anarchistes, leurs gravures sont consacrées à la représentation du prolétariat portègne.

[3] Alberto Breccia, Ombres et lumières. Conversation avec Latino Imparato, Vertige Graphic, coll. « Tracés », 1992, p. 30.

[4] Antonio Altarriba a déjà souligné que Breccia se centre sur la représentation de l’attente du narrateur et de la préméditation de son crime, laissant de côté la représentation de son exaltation. Voir Antonio Altarriba, « Adaptación e historieta », dans Tebeosfera [En ligne], 2e époque, 19 janvier 2009. URL : http://www.tebeosfera.com/documentos/textos/adaptacion_e_historieta.html.

[5] Citée par Markus Klaus Schäffauer et Joachim Michael dans « Géneros entre medios y memoria : pasajes cronotípicos », Figuraciones. Teoría y crítica de artes [En ligne], nº 1 / 2, décembre 2003, consulté le 17 décembre 2012. URL : http://revistafiguraciones.com.ar/autores/autor.php?ida=37.

[6] André Gaudreault et Philippe Marion, « Transécriture et médiatique narrative : l’enjeu de l’intermédialité… », dans André Gaudreault et Thierry Groensteen (dir.), La Transécriture. Pour une théorie de l’adaptation, colloque de Cerisy, Québec-Angoulême, Éditions Nota bene-CNBDI, 1998, p. 47-48. À partir d’un mot emprunté aux formalistes russes, les auteurs appellent « syuzhétisation » le double phénomène de mise en texte et de mise en forme d’une histoire.

[7] Sur le concept de tressage, voir Thierry Groensteen, Système de la bande dessinée, PUF, coll. « Formes sémiotiques », 1999, p. 174-175.

[8] Michel Lafon, Borges ou la réécriture, Seuil, coll. « Poétique », 1990, p. 316.

[9] Idem, p. 73.

[10Ombres et lumières, op. cit., p. 26.

[11] Edgar Allan Poe, Poetry and Tales, New York, The Library of America, 1984, p. 555. À noter que Breccia a dû lire une traduction du texte de Poe dont nous ne saurions assurer la fidélité stylistique.

[12Idem, p. 557.

[13] « Edgar Allan Poe », El otro, el mismo (1964), dans Jorge Luis Borges, Obras completas, Buenos Aires, Emecé, 1974, p. 912.

[14] Edgar Allan Poe, Poetry and Tales, op. cit., p. 555.

[15] Voir Catherine D’Humières, « Sur le modèle du labyrinthe, lorsque la littérature privilégie le jeu », dans Amaltea. Revista de mitocrítica, vol. 1, 2009, p. 133-144 (notamment p. 140). Disponible en ligne, URL : http://www.ucm.es/info/amaltea/revista.html.

[16] Nous employons les termes de site et de lieu selon la distinction établie par Groensteen : « Lorsqu’elle s’articule à quelques-unes de ses semblables par une relation qui ressortit au tressage, la vignette s’enrichit de résonances qui ont pour effet de transcender la fonctionnalité du site qu’elle occupe, pour lui conférer la qualité de lieu » (Système de la bande dessinée, p. 175).

[17] Voir Thierry Groensteen, Système de la bande dessinée, op. cit., p. 135ss.

[18] Jan Baetens, Formes et politique de la bande dessinée, Louvain-Paris, Peeters-Vrin, coll. « Accent », 1998, p. 110.