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garo, magazine rebelle

Béatrice Maréchal

[avril 2004]

Le nom de Garo évoque un mensuel de bandes dessinées qui a ouvert de nouveaux champs de création, révélé des artistes marquants, intéressé à ce média des lecteurs d’autres horizons. On a pu être garo-ha (tendance Garo), de même qu’on a pu dire d une œuvre qu’elle est garo teki (« garotique »). Il s’agit donc d’un magazine à « forte personnalité », qui a joué un rôle indéniable. L’héritage qu’il laisse au neuvième art continue d’habiter les consciences.

Nous allons ici retracer son parcours, de ses débuts aux diverses étapes de son évolution, jusqu’à la naissance de son « fils » légitime, le magazine AX

Aux origines du magazine

Au sortir de la guerre et durant les années cinquante, la production BD japonaise s’adresse principalement aux enfants mais diverses structures d’édition coexistent sur le marché. Aux deux extrêmes, on trouve les grandes maisons (telles Kôdansha ou Shôgakukan) dont une part des activités est consacrée à la BD, et une myriade de « librairies de prêt », extrêmement dynamiques, au fonctionnement peu réglementé. Elles proposent des livres et des magazines à de petits prix d’emprunt, drainant de jeunes auteurs souvent inventifs, tels que ceux qui créent le gekiga, un genre rival du manga.

L’éditeur Katsuichi Nagai travaille alors dans ce secteur-là. Il fait la rencontre de l’auteur Sampei Shiratô et publie, de 1959 à 1962, les Carnets des arts martiaux d’un ninja (Sanyô-sha). Ce « roman graphique », qui se déroule sur fond de guerres claniques de la fin du XV, et du XVIè` siècles, réinterprète l’Histoire selon une vision mêlant rapports de classes et engagements individuels. Ses dates de sortie correspondent à celles des mouvements de protestation contre le renouvellement du traité de sécurité américain et nombreux sont ceux, lecteurs comme critiques, qui y voient une expression de la contestation.

L’amélioration du niveau de vie, avec notamment l’extension des ventes de postes de télévision [1] , et le passage à un rythme hebdomadaire des prépublications (amorcé en 1959) rendent peu à peu caduc le marché des livres en prêt. Nagai, en collaboration avec Shiratô, décide alors de lancer un magazine diffusé sur l’ensemble du territoire. Il l’intitule Garo, du nom d’un des personnages ninja de Shiratô.
Le propos de Nagai est d’abord de donner à la nouvelle BD de Shiratô, La Vie de Kamui [2], le moyen d’être lue, mais aussi d’offrir à des auteurs débutants celui de se faire connaître. Ces publications, ni grand public ni récréatives (de type pour enfants), n’entrent pas dans les créneaux des grandes maisons, qui les refusent, comme cela avait été le cas pour les Carnets des arts martiaux d’un ninja.

La politique éditoriale de Nagai se caractérise dès le départ par la volonté de faire de Garo un support libre de toutes contraintes, qu’elles soient d’ordre stylistique, de genres commercial ou formel. Chaque auteur peut expérimenter de nouvelles techniques, adopter des structures narratives innovantes, explorer de nouveaux thèmes. Il se trouve que la génération du baby boom, scolairement éduquée, socialement prompte à la revendication, est prête à s’approprier toutes les formes d’expression, y compris celles traditionnellement disqualifiées, comme la BD [3].
Garo devient LE magazine de l’avant-garde bédéique, porté au pinacle par les jeunes.

1964.1971 : fer de lance

Le premier Garo paraît en septembre 1964 sous le nouveau label de la maison Seirindô. De format B5, il fait 130 pages - les premières pages, d’abord en couleurs, seront imprimées en bichromie dès janvier 1965, le reste étant en noir et blanc - et coûte cent trente yens. Il contient des BD courtes de Shiratô, Shigeru Mizuki et Gôseki Kojima [4] , un roman illustré et un conte. Prenant rapidement de l’ampleur, dès le numéro de décembre 1964 la Vie de Kamui occupe quasi systématiquement les cent premières pages. L’histoire se situe à l’époque d’Edo (1603¬1867). Le héros, issu de la caste des étas et à ce titre victime de ségrégation, s’engage dans une lutte révolutionnaire. D’autres auteurs marquent cette période.

Mizuki, aujourd’hui célèbre dans le monde pour sa série Kitarô gué gué gué [5], présente des histoires courtes où des êtres étranges, venus d’outre-tombe, surgissent dans le quotidien des hommes, leur renvoyant à la face les conséquences de leur déraison. Son imagination extraordinaire sert une vision tantôt désespérante, tantôt entraînante, selon des situations qui se révèlent finalement absurdes ou franchement cocasses. Vient ensuite Shôhei Kusunoki (dès octobre 1964), qui, sous l’influence de Shiratô dont il a été l’assistant, compose des histoires guerrières. Deux ans plus tard, ses récits ont pris un tour très personnel. La maladie dont il est atteint l’incite sans doute à traiter en filigrane ce qui touche à la fragilité de la vie.

Puis vient Yoshiharu Tsuge, devenu un auteur culte [6]. S’inspirant de son vécu, il crée un nouveau genre : la BDM - « bande dessinée-moi », ainsi nommée par la critique en référence au roman-moi, domaine de la « littérature pure » (par opposition à la littérature populaire). Sa période d’enfance, ses voyages, ses cauchemars, ses aspirations d’adulte lui inspirent autant de chefs-d’œuvre. Ils attirent l’attention d’auteurs de théâtre, de poètes, de cinéastes, d’écrivains. Kuniko Tsurita est le premier auteur féminin à faire son entrée dans Garo (septembre 1965). Ses publications n’ont rien à voir avec ce qu’on appelle « les bandes dessinées pour filles [7] ». Cette jeune femme curieuse et sensible explore de nombreux thèmes de science-fiction ou aborde, à travers une approche réaliste, des phénomènes d’époque comme les mouvements étudiants, de mœurs tel le concubinage. Seirindô lui a consacré un numéro hors série (décembre 1970) et le Musée de Kawazaki a exposé son œuvre en 2001.

En juin 1966, les lecteurs découvrent les strips de Susumu Katsumata. D’un trait épuré, il pointe les travers de ses contemporains, et en donne une image tantôt tendrement sympathique, tantôt pleinement ridicule. À partir d’octobre 69, il réalise des récits courts, dont les plus touchants ont pour cadre la campagne japonaise. En septembre 1966, sa première BD ayant été retenue pour publication, Ryôichi Ikegami [8] vient s’installer à Tokyo. Il y réalise des BD courtes très noires, dans un style fidèle au gekiga. Enfin, en novembre 1966 débute Maki Sasaki [9] qui, à l’instar des travaux de l’Oubapo, explore les potentialités du média ; il fait surgir un univers tourneboulé de cases sens dessus dessous, exprimant les dérives humaines de son temps : violence et détresse des jeunes, hypocrisie des informations politiques, guerre au Vietnam, etc.

Durant l’année soixante-sept, d’autres auteurs entrent en scène. Yû Takita commence en avril avec des BD courtes inspirées de l’actualité. Certaines sont de purs chefs-d’œuvre, comme La Goutte - sur la peine de mort - ou Les Amoureux la la la sur fond de liberté sexuelle et de manifestations étudiantes. A partir de décembre 1968, il se tourne vers son passé, retraçant son enfance à Tokyo d’un trait fin et tremblé, avec un dessin fourmillant de détails, redonnant vie à un quartier que les bombardements de mars 1945 avaient ruiné. Si Seiichi Hayashi est introduit en novembre, c’est avec Élégie en rouge (janvier 1970 -janvier 1971) qu’il marque l’époque. Il retrace le quotidien d’un couple (le sien peut-être) vivant ensemble sans être marié. Son style fait un large usage d’aplats noirs et il joue avec des images surréalistes pour rendre compte de son for intérieur.

Tadao Tsuge, le frère cadet de Yoshiharu, arrive dans Garo en décembre 1968 avec une BDM remarquable : Sur la colline, Vincent Van Gogh.... Il s’attache également au monde interlope des yakuzas, auquel il rend hommage par ses descriptions. Le point commun entre toutes ses histoires est une interrogation de fond sur le sens de la vie après les ravages de la Seconde Guerre mondiale et les désillusions des mouvements des années soixante. Avec un sens aigu des ombres, il crée des atmosphères où une issue tragique ne cesse de menacer.

Tous ces auteurs font le succès de Garo : en 1966, le magazine est tiré à 80000 exemplaires par mois, soit dix fois plus qu’à ses débuts. Prenant exemple sur sa réussite, les grandes maisons d’édition lancent des magazines s’adressant aux jeunes. Le premier est Manga action (éditions Futabasha), mais la tendance va vers un intitulé composé du mot « comic », tel Big Comic (éd. Shôgakukan, avril 1968). En général, ils se composent de BD-gags et de gekiga. Les effets du mensuel de Nagai ne s’arrêtent pas là. En janvier 1967, Osamu Tezuka propose COM (éd. Mushi Pro), un magazine centré sur les créations des auteurs de l’atelier dit de la « villa Tokiwa », affilié à Tezuka. Il se pose lui aussi comme une passerelle entre les débutants et le public, sans critères commerciaux a priori. Nombre d’auteurs féminins y feront leurs premiers pas avant de devenir célèbres. Toutefois, son lectorat reste plus jeune que celui de Garo. On n’y retrouve pas « ce parfum de littérature ou d’engagement politique [10] ». Il y règne comme une ambiance « tezukaïenne », au lieu d’un patchwork de personnalités. En 1971, lorsque COM cesse de paraître, beaucoup de ses auteurs se tournent vers Garo.

1971-1996 : dynamisme artistique

Le pays s’est engagé sur la voie du succès économique. Les luttes sociales, motivées par un désir de justice et de liberté, s’éteignent en raison de leurs excès de violence, de leurs divisions et de la répression. La société devient conservatrice. En juillet 1971, c’est la fin de La Vie de Kamui. Leurs rêves en berne, les auteurs réalisent des récits extrêmement sombres. En lambeaux (septembre 1971-juin 1972), de Shôhei Kusunoki, ou Histoires sur quatre tatamis et demi(août 1971 - avril 1972), de Shinji Nagashima, en sont des exemples. De nouveaux auteurs : Shinichi Abe, Oji Suzuki et Masuzô Furukawa, surnommés « le trio », ébauchent une peinture d’eux-mêmes où se reflète le désarroi général.

Garo continue de jouer son rôle de pôle centrifuge, attirant des talents variés. Par exemple le photographe Nobuyoshi Araki [11], ou Genpei Akasegawa, artiste provocateur (voir l’affaire dite des « billets de mille yens » [12]) qui réalise des BD de franche critique politique et sociale parfois parodiques, relevant du « non-sens ». Yoshihiro Tatsumi [13] , un des membres fondateurs du gekiga, met en scène des citadins pris au piège de leur vie misérable, dans des histoires courtes très sombres mais qui peignent avec justesse les travers humains. Kazuichi Hanawa vient de l’illustration, dont il a gardé une minutie de traits, pour des récits du genre « érotique-grotesque »(ero-guro). Dans les années quatre-vingt, il puisera ses thèmes dans le Moyen Âge en y mêlant sa propre fantaisie.

Kawasaki, dont les premières bandes sont sélectionnées par Garo en octobre 1971, traverse toutes les décennies. Il est maintenant publié dans AX. Un nouvel assistant-éditeur, Shinbô Minami [14] résume en un terme qui devient à la mode, « l’intéressantissime », le dynamisme créatif et la diversité d’expressions représentatifs du Garo de cette période. Ailleurs sur le marché, les publications se segmentent selon des critères plus affinés de genre, tels que ces magazines annonçant en couverture « gekiga érotique », ou de type de lecteurs selon leur sexe, leur tranche d’âge, leur passion. C’est ainsi qu’en 1979 sortent les premiers Young magazines hebdomadaires à l’adresse principale des étudiants, présentant des BD dont le héros est aussi un étudiant et donnant naissance au genre des « comédies amoureuses sur campus ».

Pour sa part, Garo reste mensuel. Ses ventes ont chuté, mais Seirindô a lancé une collection de livres à laquelle de nombreux auteurs participent.
Les mesures d’économie ultra-libérales vont propulser le pays au sommet de la richesse - en dépit d’écarts de fortune flagrants. Dans cette décennie des années quatre-vingt, la BD japonaise est officiellement reconnue comme objet culturel. Elle va aussi avoir un retentissement croissant à l’étranger. À mesure que la culture « garotique » pénètre le marché, le magazine voit son succès commercial s’amoindrir. Parallèlement, le monde des fanzines s’est développé, donnant naissance au Komiket (1975, contraction de « Comic Market ») qui réunit aujourd’hui 33000 cercles et attire 400000 visiteurs.

Dans Garo, les BD de Yoshikazu Ehisu, publiées à partir d’août 73, revendiquent une attitude antisociale, antiréaliste et irrationnelle. L’Enfer de l’employé de bureau, (juin, novembre 1981), ou Je voudrais devenir un imbécile, (avril 1982), donnent une idée de l’absurdité mordante dont il use.

Servi par un tracé net et appuyé mettant son propos en valeur, Takashi Nemoto, introduit dans les pages en septembre 1981, se reconnaît à sa ligne brouillonne. Quoiqu’obscène, vulgaire, haineux, grotesque et misérable, son univers dégage une certaine sympathie. Le Monde de Takao (juin 1989 - janvier 1990), par exemple, a indéniablement quelque chose de touchant.
Michio Hisauchi, inspiré par Maki Sasaki, Shinichi Abe et Ôji Suzuki, fait ses débuts dans Garo en août 1976, projetant de mêler expression autobiographique et surréalisme. Son trait est particulièrement fin et maîtrisé. Ses thèmes touchent à la sexualité. Suehiro Maruo use d’un graphisme classique qui esthétise la violence exacerbée de ses histoires. Jun Miura présente les histoires pitoyables d’un haniwa (statue mortuaire antique), d’une vache et d’une grenouille, dans un style grotesque et drôle.
Les auteurs féminins sont également remarqués. Yôko Kondô compose des drames rythmés par la vie quotidienne, tel Horizon bleu qui traite de la violence sur enfants. Hinako Sugiura saisit des personnages dans leurs activités au jour le jour durant la période d’Edo. Shungiku Uchida croque des jeunes femmes aux rondeurs sensuelles. Murasaki Yamada se représente dans son foyer, épouse et mère de deux enfants.

En 1991, Big Comic atteint 150 0000 exemplaires ; Garo plafonne à 20 000. Ces années quatre-vingt-dix du magazine sont marquées pas un certain retour sur le passé : Nagai raconte son aventure éditoriale, des auteurs célèbres sont interviewés, des BD rééditées. D’autres auteurs entrent en scène. Hajime Yamano crée le personnage Nekojiru, un mignon petit chat pris dans des situations cruelles. Hideyashi Moto, illustrateur à l’origine, développe le personnage d’un petit garçon à la tête protubérante. Il inspire de la tendresse et une certaine nostalgie mais, là aussi, ce qui lui arrive est très dur. Usamaru Furuya, d’abord actif dans l’art contemporain, commence dans Garo en septembre 1994 avec des planches en 4 cases. Il emprunte à différents styles pour créer des situations surréalistes, comme on peut le voir dans son recueil Palepoli. Kiriko Nananan traite de thèmes amoureux et sexuels dans un style soigné. Kataoka Tôyô réalise des gags très grinçants, d’une ligne brouillonne. Sous le pseudonyme de Q.B.B, deux frères relatent leur enfance. Leur talent est couronné en 1998 par le prix de la BD Bungeishunjû. En janvier 1996, la maison Seirindô est en deuil. Katsuichi Nagai n’est plus. Les affaires de la maison vont mal et, dans un article d’août 1997, la presse annonce la fin du magazine.

Une nouvelle aventure

Les éditeurs de la maison Seirindô rééditent Garo de janvier à septembre 1998. Mais la situation financière est mauvaise et ils sont contraints d’arrêter. On retrouve encore le titre plus tard, de janvier 2000 à juin 2001 mensuellement, puis d’août 2001 à juillet 2002 bimensuellement. A partir de cette date, il passe à une publication saisonnière ; en réalité, seul sortira le numéro d’été. C’est la fin. Le nom prestigieux de Garo n’aura pas suffi à épargner le magazine de la disparition. En 1997, des désaccords entre éditeurs provoquent une scission. Une partie d’entre eux, soutenus par nombre d’auteurs, quittent Seirindô et fondent la maison Seirinkôgeisha. En février 1998, AX est lancé. Leur politique reprend celle de Nagai : un lieu de libre création pour des auteurs originaux, ainsi qu’un tremplin pour les débutants. N’imposant aucune règle, AX a pour devise : « La BD se doit d’être un média indépendant, ouvert et expérimental. »

La diversité des histoires publiées en témoigne. De format A5, publié à un rythme bimensuel, chaque numéro comprend un dossier spécial sur un auteur dont la personnalité est mise en lumière. Par ailleurs, les recherches effectuées sur l’histoire de la BD alternative sont présentées en même temps que des œuvres du passé choisies pour leur remarquable qualité. Enfin, pour que chaque année de nouveaux talents puissent sortir de l’ombre, deux prix sont décernés, le « prix du magazine AX pour les auteurs débutants » et le « prix aux jeunes critiques de BD », les encourageant à développer leurs travaux. Parallèlement, des livres de BD sont édités tout comme des livres d’art, tel celui sur le peintre et sculpteur Okamoto Tarô. Parmi les auteurs déjà mentionnés ou connus en France, on citera : Kazuichi Hanawa, Oji Suzuki, Yukio Kawasaki, Jun Miura, Suehiro Maruo, Usamaru Furuya, Mimiyo Tomozawa, Toshio Saeki, Nobuyoshi Araki, Yoshiharu Tsuge, Yoshihiro Tatsumi,
Shinichi Abe... mais aussi Stéphane Blanquet, David Mazzucchelli, Jim Woodring, ainsi qu’un dossier sur la BD underground coréenne. Garo aura ouvert de nombreuses portes sur la création, révélé de grands auteurs, attiré de nouveaux lecteurs, amené à une reconnaissance de la bande dessinée en tant qu’art. Sa disparition n’implique heureusement pas la fin de ces défis, puisque AX a repris le flambeau.

BIBLIOGRAPHIE

Kishida Junpei, Garo jikan ryokô gaido (« Guide d’un voyage au temps de Garo »), n° 500, édition spéciale de Takarajima, Takarajimasha, 24 avril 2000, p.171-I79.

Garo mandala (« Mandala de Garo »), Tokyo, TBS Britanica, 1991.

Kure Tomofusa, Gendai manga no zentaishô (« Image générale de la bande dessinée contemporaine »), Tokyo, Shikishuppan,1990.

Nagai Katsuichi, Garo henashâchâ (« Éditeur de Garo »), Chikuma-shôten, 1983.

Cet article est paru dans le numéro 10 de 9e Art en avril 2004.

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[1] 1953, année des premières émissions ; un poste coûte alors 17500 yens, ce qui, pour le premier salaire d’un étudiant (8210 yens), représente une somme énorme Mais en 1959, 50 % des foyers à Tokyo en ont un. En 1962, ils sont plus de 75 %.

[2] Publiée de décembre 1964 à juillet 1971, elle totalise 5947 pages.

[3] En 1967, c’est un sujet dont la presse s’empare : « Les étudiants aussi lisent des BD ! » (Nagai K, 1983, p. 2.)

[4] Connu pour sa longue série « Le loup et son petit » lancée en 1970 dans Action, il signe, ici, sous le pseudonyme de Sakae Suwa. La série est publiée en France sous son titre anglais LoneWolf and Cub, par Génération Comics, 2003.

[5] On pourra en trouver une traduction anglaise aux éditions Kôdansha International, 2002.

[6] Lire l’article de M. Asakawa dans ce dossier.

[7] Cf « Alice au pays des cases », 9ème Art n°6, p 66-73.

[8] Plusieurs titres sont déjà publiés en français dont Crying Freeman, sur un scénario de Kazuo Koike, Glénat (1995).

[9] Pour plus de détails, cf. l’article « Sasaki Maki, auteur des années soixante », Ebisu n°22, Maison franco japonaise, hiver 1999.

[10] Kure Tomofusa, Gendai manga no zentaishô, Tokyo, Shikishuppan, 1990, p.175.

[11] Nombre de ses photos ont été publiées et exposées en France (celles données à Garo restent inédites).

[12] Il s’était servi de photocopies du billet pour des emballages. Condamné par le tribunal pénal pour usage de faux, il avait provoqué un scandale public.

[13] En français, on pourra lire Hitushima, Artefact, 1983, et Coups d’éclat, Vertige Graphic, 2003.

[14] Lui-même publie des BD, ce qui est encore une des originalités de Garo !,